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Hopeful Monster

R.A.D.E.A.U

« L’essentiel est d’aider les gens à basculer d’un état d’incapacité reconnue à un état d’égalité où on se considère capable de tout parce qu’on considère aussi les autres comme capables de tout ». Jacques Rancière

Radeau :
Cette création intitulée R.A.D.E.A.U est développée par la compagnie « Melkior Théâtre » en lien avec la Fondation John Bost qui accompagne et soigne des personnes souffrant de troubles psychiques et de handicaps physiques. Les activités ont démarré en Juin 2011. Le projet concerne aujourd’hui quinze acteurs : patients, personnel soignant et amateurs de théâtre.

Ce travail cherche à faire émerger une puissance poétique sans niées les difficultés inhérentes à ce projet. Ici, on note que le handicap existe, mais qu’il n’est pas appréhendé comme un obstacle à la capacité de construire. Il est simplement atténué, détourné, réorienté. Dès lors, cette aventure ne vient pas perturber ce que chacun est, mais nous raconte l’histoire d’un corps qu’on n’attendait pas.

A l’origine :
A l’origine de ce travail le CD de la bande son réalisée par Gilbert Gandil pour la création de Wladislaw Znorko « La maison du Géomètre », le souvenir de l’expérience menée par Fernand Deligny auprès de jeunes autistes dans le village Monoblet, les créations sonores d’Alvin Curran intitulées « Maritime Rites ».

Le projet :
« J’ai usé de l’image du radeau pour évoquer ce qu’il en est de cette tentative, ne serait-ce que pour faire entendre qu’elle doit éviter d’être surchargée sous peine de s’enfoncer ou de faire basculer le radeau s’il est mal chargé, la charge mal répartie. (…) Un radeau, vous savez comment c’est fait : il y a des troncs de bois reliés entre eux de manière assez lâche, si bien que lorsque s’abattent les montagnes d’eau, l’eau passe à travers les troncs écartés. C’est par là qu’un radeau n’est pas un esquif. Autrement dit : nous ne retenons pas les questions. Notre liberté relative vient de cette structure rudimentaire dont je pense que ceux qui l’ont conçue-je veux parler du radeau- ont fait du mieux qu’ils ont pu, alors qu’ils n’étaient pas en mesure de construire une embarcation. Quand les questions s’abattent, nous ne serrons pas les rangs —nous ne joignons pas les troncs— pour constituer une plate-forme concertée. Bien au contraire. Nous ne maintenons du projet que ce qui du projet nous relie. Vous voyez par là l’importance primordiale des liens et du mode d’attache, et de la distance même que les troncs peuvent prendre entre eux. Il faut que le lien soit suffisamment lâche et qu’il ne lâche pas. » Fernand Deligny

L’histoire telle qu’elle nous est restituée par Michel lors d’une improvisation :
« Alors moi je jouais le rôle du père/Je faisais le père avec Florence qui jouait la mère / et c’est l’histoire d’un bateau qui se ballade sur la mer / y’a une tempête de … de …l’orage, la pluie, le vent et tout ce qui suit et ça raconte l’histoire d’une famille qui est sur un bateau donc il y’a les enfants, y a le père et la mère, puis derrière y a les marins qui arrivent qui..puis y’a des gens qui vont à table, des familles qui sont à table donc euh qui voient ce bateau ce…sur la mer qui a des problèmes, de gros problèmes pour aller jusqu’à …pour rester sur la mer, sur la mer et la mer elle est en folie… je sais pas si c’est comme ça en folie… ça veut dire qu’elle est un peu forte et que les vagues qui emportent qui remportent toute la mer… donc moi je suis là/ Florence est à mes côtés c’est ça Florence hein /Tu me dis si je me trompe donc Florence joue la mère /Francis joue le fils et puis… Anaïs fait la fille et moi je vais être là donc ça raconte l’histoire d’une famille qui est sur un bateau (je le crois) sur un bateau et donc l’histoire se passe (en mer) en hiver, en hiver en plein hiver ça se passe en hiver on est sur un bateau et on va dans un pays je sais pas où je sais pas où (en Amérique ) en Amérique ou n’importe où en Amérique ou (au Canada) n’importe où… on peut aller au Canada on peut aller aux États Unis (au Brésil au Brésil) où on veut (en argentine) en Argentine voilà merci Jean Daniel (ou alors au Chili ) voilà par exemple On peut aller n’importe où en bateau… personne va pouvoir nous prendre pour autant »


Metteur en Scène – Henri Devier
Assistanat à la mise en scène – Amandine Couret
Costume – Hélène Landat
Son – Alexis Pawlak
Lumière – Fred Valet
Crédit Photo – Tony Renard

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